Mots d’excuse par Patrice ROMAIN (2010)

4ème de couverture : Retards, absences, embrouilles entre élèves, difficultés scolaires, contestations de notes… Autant d’occasions pour les parents d’écrire au maître de leurs  » chères petites têtes blondes « . Patrice Romain a recueilli durant vingt ans ces perles, drôles, émouvantes, pleines de bonne ou de mauvaise foi. Au-delà du sourire, ces billets sont également le reflet d’une société, de sa culture et dis éternels quiproquos entre parents et enseignants.

 

Merci à Incoldblog qui a offert très gentiment de faire voyager son livre jusqu’à moi, et merci à Liliba qui a accompagné le paquet de petites surprises.

Ces mots d’excuse me paraissaient bien savoureux à lire les billets les concernant et ma lecture a confirmé cette impression.

Classés en plusieurs catégories de façon humoristique, ces petites correspondances à sens unique vont de l’obséquieux à l’agressif, en passant par le factuel, le roman-fleuve, l’expansif ou bien encore l’invasif. Ils font sourire, rire, provoquent parfois de la peine ou un sentiment de pitié, d’apitoiement mais ne laissent pas indifférent.

Je trouve que notre société se retrouve assez bien dans ces petites tranches du quotidien scolaire et je vous assure que je vais maintenant réfléchir à deux fois avant d’écrire un mot à l’enseignant(e) de mes lutines.

J’ai passé un très bon moment de lecture, merci Incoldblog.

Pour vous mettre l’eau à la bouche :

« Johnny n’était pas la samedi matin. C’est bien beau de faire des réformes mais ont ferait mieux de s’attaqué au problème du samedi matin qui emmerde tout le monde, enfin moi en tout cas. En plus il a pas classe tout les samedi j’y comprend rien. Se mot est valable pour l’année. Merci d’avance de votre compréhension. »

« Vous dites sur la feuille que mon fils a triché. Franchement, y’a jamais eu un but daccordé avec un hors jeu que l’arbitre avé pas vu ? Alors si vous l’avé pas pris en flagrant délis, c’est trop tard ! Merci davance. »

« Madame, Je vous remercie de m’informer que ma fille ne cesse, paraît-il, de bavarder en classe (alors qu’à la maison elle est quasiment muette, comme c’est bizarre). Sans doute me remercierez-vous à votre tour lorsque je vous aurais informée que mon mari pratique la même activité culturelle que votre inspecteur. Salutations distinguées. »

Les vies extraordinaires d’Eugène par Isabelle MONNIN (2010)

4ème de couverture : Les vies imaginaires ne sont pas toujours les plus raisonnables.

Ce livre a été chroniqué dans le cadre d’un partenariat avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike.

Attention, coup de cœur !

Ce roman m’a attrapée dès la phrase mise en exergue au début du roman. En lisant ces six premiers mots « Tout y sera à part toi« , l’image de Chiara Mastroianni déambulant et chantant « Parc de la Pépinière, fin de semaine, encore une heure, encore une heure à perdre » s’est imposée. Et toute la mélancolie du film Les Chansons d’Amour, un de mes films cultes, merci Christophe Honoré, merci Alex Beaupain, a imprégné le commencement de ma lecture.

Le sujet choisi par Isabelle MONNIN pour son premier roman est pour le moins éprouvant, la mort à six jours d’un nouveau-né prématuré, un nouveau-né qui n’a jamais quitté l’hôpital, jamais rencontré sa famille, mais qui a tout de même vécu six jours (et non une fausse couche comme on peut le lire à certain endroit dans le roman). Mais elle le traite de manière délicate et sensible.

Le narrateur, « je », n’a pas de prénom (il semble que la mode cette année soit à l’anonymat des protagonistes principaux). C’est au travers de ses écrits que nous partageons cette année de deuil, pour lui et pour « elle », sa femme qui a arrêté de parler à la mort du petit, « S’il n’y a rien à dire de plus, alors je ne parlerai plus », et qui a adopté la technique du carnet découverte dans le très fort Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer.

Pour parler encore avec « elle » de leur fils Eugène et espérant lui rendre ainsi la parole, « je » va mener une enquête basée sur des statistiques et tenter de bâtir de cette manière ce qu’aurait pu être la vie d’Eugène. En parallèle, durant cette année, il va devoir affronter le désarroi de ses proches, la quasi-indifférence de certains d’entre eux, le chagrin et le mutisme d’« elle », le spectacle de la vie qui continue pour les autres.

Isabelle MONNIN nous plonge au cœur même de la tête de cet homme brisé et si la tristesse est omniprésente, elle n’est pas non plus plombante. J’ai beaucoup aimé l’écriture simple et sincère, touchante et je me suis totalement retrouvée dans la culture évoquée tout au long du roman, les livres, les films, les pubs, les habitudes des parents…

A tous ceux qui n’ont pas peur de lire un texte émouvant sur ce sujet si délicat qu’est la perte d’un bébé, je conseillerais de se munir de mouchoirs et de traverser à leur tour Les vies extraordinaires d’Eugène.

Et je termine sur un extrait de Au ciel, une phrase à laquelle Isabelle MONNIN n’a pas pu ne pas penser en mentionnant cette chanson dans son roman.

« J’espère qu’au Ciel
Des diables malins coupent aux anges leurs ailes
Pour que tu retombes du ciel
Dans mes bras ouverts
Cadeau providentiel »

Au ciel – Alex Beaupain

Ce livre m’a été prêté par Calypso, qui l’a beaucoup apprécié elle aussi. Un grand merci pour le prêt. Elle propose d’ailleurs d’en faire un livre voyageur si le cœur vous en dit.

« Le gars qui a conçu le logiciel de vérification de l’orthographe ne connait pas le cimetière. »

« …dans la famille, notre problème, c’est qu’on ne sait pas gagner. »

« Mais nous ne sommes pas dans un livre, dira-t-elle. »

Quatrième étage par Nicolas ANCION (2006)

4ème de couverture : Dans les bas quartiers de Bruxelles où le sommeil se marchande, il y a ce vieil immeuble. Les deux derniers niveaux, insalubres, ont été condamnés. Ce qui fait du quatrième étage (sans ascenseur), le véritable sommet de ce taudis. Marie, malade, est alitée. Thomas, son mari, tâche de lui cacher les alentours, l’enfer urbain où la vie se troque. Ils ne sont plus du tout jeunes. Ils sont amoureux. Dans les bas quartiers de Bruxelles où le sommeil se marchande, il y a Serge. Qui, un jour de chance, a pris le vieil escalier. Et qui, au quatrième étage, s’est arrêté.

Merci à Ys d’avoir fait de ce joli et poétique livre un livre voyageur.

Beaucoup d’impressions se bousculent dans ma tête à la fermeture de ce livre.

J’ai été touchée par les personnages de ce roman. J’ai été attendrie par leurs atermoiements amoureux et romantiques. J’ai été horrifiée par le monde sans pitié que décrit Nicolas ANCION. J’ai souri devant des comparaisons poétiques et drôles (personnellement le cendrier « en forme de cendrier » m’a enchantée ! :D). J’ai retenu mes larmes devant l’inéluctable. J’ai tremblé avec les habitants du quatrième étage. J’ai souffert avec Thomas. J’ai rêvé avec Marie. Je me suis enfuie avec Serge. J’ai pensé à Boris Vian, notamment lors des scènes incongrues impliquant M. Morgen.

Et tout cela en 186 pages ! Ce serait dommage de s’en passer non ?

Alice dans les livres par Jean-Marie GOURIO (2006)

4ème de couverture : Nous sommes à l’hôpital. Chaque jour depuis des mois, un homme lit Alice au pays des Merveilles, de Lewis Carroll, à sa petite fille Alice. Le Livre sauvera-t-il son enfant de la maladie ? Alice au pays des Merveilles sauvera-t-elle Alice du pays des Souffrances ? Il faut croire aux histoires, disent les livres. Alors Alice au pays des Merveilles quitte son royaume pour venir à la rencontre de la petite Alice à l’hôpital. Sortant du livre de Lewis Carroll, traversant les autres livres de la bibliothèque pour apprendre la vie, Alice et le Lapin blanc entraînent la fillette malade dans leur rêve.

Un grand merci à Florinette qui a gentiment fait voyager ce livre ! Il est maintenant reparti vers d’autres horizons.

En réalité, je ne peux absolument pas faire une critique de ce livre car les 1ères pages m’ont beaucoup trop émue et je n’ai pas pu poursuivre ma lecture. Cependant, je voulais tout de même signaler que ce livre voyage et que des âmes moins sensibles que moi à ce type de sujet pourront surement être touchées mais moins abattues.

Mention spéciale tout de même à l’édition qui présente un texte qui varie de couleur selon que le moment se situe dans la réalité (couleur de police noire) ou dans les livres (couleur de police turquoise).