Après avoir laissé ce blog en sommeil pendant quelques années, je vous invite à me rejoindre sur mon nouvel espace de discussion :
Rock’N’Swap : le colis !!!
Après 10 longues minutes à retrouver mes identifiants et mot de passe, ce blog va renaître de ses cendres le temps d’un billet sur le magnifique colis swap que m’a envoyé Choco dans le cadre du Rock’N’Swap organisé par Manu et Lili (merci à Marilyne et Lounima sans lesquelles je n’aurais même pas su que ce swap existait 😉 ).
Ce matin, entre kermesse de l’école primaire (oui je sais, je vais faire des envieux là) et Salon International du Livre de Poche (St Maur en Poche), j’ai eu le plaisir de déballer mon colis.
Pour mon plus grand plaisir, j’ai découvert de jolis paquets noirs sur lesquels étaient inscrites des citations touchant au rock.
Après les avoir toutes lues et avoir ouvert soigneusement chaque paquet (et oui, je vais bien entendu garder toutes ces jolies citations), je me suis émerveillée de paquet en paquet.
Les gourmandises
Des Gavottes au chocolat
Des « palets intenses » Côte d’Or
Un peu cachées derrière, des gaufres moelleuses fourrées (spécialité du nord je suppose…^^)
Les Michoko !!!!!!
Et notez bien que ce qui trône au dessus de toutes ces douceurs (que je ne sais pas dans quel ordre attaquer), c’est un mug « Bowie », le must, celui-ci il vient dès lundi avec moi au travail !
Les livres/DVD
Good morning England, que j’avais très envie de voir mais je n’avais pas encore eu l’occasion
Velvet Goldmine, le choix parfait par excellence, j’ADORE ce film et il a même failli se retrouver dans le colis que j’ai envoyé à Choco (juste pour la faire tomber dans la Bowie-mania ^^). Pour ceux qui ne connaissent pas, les personnages du film sont largement inspirés de Bowie, Iggy Pop ou encore Lou Reed.
David Bowie par Jérôme Soligny : ma 1ère biographie de David Bowie !!! Yeah !!!! La photo de couverture est magnifique en plus ! Je finis mon livre en cours et je l’attaque !!!!
Streets of London par Arnaud Devillard et Olivier Bousquet : j’étais avec Manu quand elle l’a acheté au Salon du Livre, les auteurs étaient très sympas et le livre me faisait extrêmement envie mais j’avais été raisonnable (comme quoi ça paye…)
La nuit ne dure pas par Olivier Martinelli : découverte totale et absolue mais si je l’avais croisé en librairie, la couverture m’aurait attirée sans aucun doute.
Les cadeaux !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Choco a de nouveau eu tout juste sur toute la ligne, jugez plutôt :
Un sac à thème Londres et rock, que rêver de mieux pour moi ?!? J’espère qu’il est solide car il n’a pas fini de vadrouiller !
Des bracelets « rock » qui brillent !!!! Laissez-moi vous dire que le rose, je l’aime à la folie et je le sur-aime !!!
Des boucles d’oreilles Vinyle Rock, évidemment j’adore !!!
Un bloc-notes « cassette », yeepee, dès que je finis mon carnet « chamallow » celui-ci va prendre le relais. 🙂
Une jolie boîte avec la bouche des Rolling Stones, no comment je suis fan !
Et pour finir, les marque-pages « London Underground », bien à l’image de mon colis !!!
Encore un grand merci Choco !!! Tu pourras mesurer mon degré de satisfaction au nombre de « ! » qui émaillent ce billet ! 😉
Les neuf dragons par Michael CONNELLY (2009)
4ème de couverture : Au commissariat de police de Los Angeles, ce genre d’appel anonyme ne surprend personne ? et surtout pas Harry Bosch : dépêché depuis peu sur une affaire de meurtre dans le quartier chinois, il soupçonne des activités de racket des triades locales. En raccrochant, Bosch est convaincu d’avoir vu juste. Reste à le prouver… Le principal suspect s’obstine dans son silence, et l’inspecteur Chu, son coéquipier détaché de l’Unité des Crimes Asiatiques, ne lui semble pas franchement digne de confiance.
Préoccupé par l’enquête, Bosch n’a pas trouvé le temps de lire le message vidéo envoyé par sa fille la veille au soir. Elle a 13 ans et vit justement à Hong Kong, avec sa mère. L’écran du portable s’allume sur une vision d’horreur absolue. L’appel anonyme et le message de sa fille se télescopent soudain : le pire cauchemar de sa vie vient de commencer.
« Une affaire, ça doit filer tel un requin. Perdre son élan risque d’être fatal. »
Enfin, enfin, enfin ! Je retrouve Bosch ! C’est un peu la grande période des retrouvailles, après Patrick Kenzie il y a quelques jours, j’ai pu me replonger dans une nouvelle aventure de l’inspecteur Harry Bosch. J’ai largement préféré cet opus au précédent que j’ai lu, L’épouvantail. Peut-être est-ce du à la présence de mon vieil ami, je ne saurais le dire. Toujours est-il que j’ai embarqué à bord de cette enquête sans un regard en arrière.
Tout commence par le meurtre d’un commerçant chinois sur lequel Bosch et son co-équipier Ferras sont dépêchés (ça se dit ça ? allez on va dire que oui ^^). Rapidement, la piste des triades se fait jour.
En parallèle, nous découvrons Harry Bosch sous un nouvel angle, celui de père à temps partiel. En effet, sa relation avec Madeline, sa fille adolescente qui vit avec sa mère à Hong-Kong, occupe une place centrale dans le roman. Bosch n’a rien perdu de son caractère entier et peu disposé aux concessions mais il est touchant dans son rôle de papa attentionné.
L’enquête nous promène de Los Angeles à Hong-Kong à un rythme effréné. « La journée de 39 heures » (décalage horaire oblige) ne nous parait durer que quelques minutes, et quelles minutes !
Même si j’ai par moments trouvé Michael Connelly un peu expéditif, beaucoup de morts, d’informations trop vite dispensées, de pistes rapidement trouvées, il a l’air de s’être bien documenté et nous offre une visite guidée du Hong-Kong tel que nous ne le verrons jamais dans les guides touristiques.
Un bon cru à mes yeux.
Moonlight Mile par Dennis LEHANE (2010)
4ème de couverture : Patrick Kenzie et Angela Gennaro ne sont plus détectives privés. Patrick travaille pour une grosse société de surveillance qui refuse de l’embaucher définitivement car il n’est pas assez « lisse » pour son patron. Il est toujours consumé par la colère face aux injustices et c’est peut-être cela – ainsi que la culpabilité – qui le pousse à accéder à la demande de Beatrice, la tante d’Amanda McCready. Douze ans plus tôt, Angie et lui avaient enquêté sur la disparition de la petite Amanda, mais le fait d’avoir retrouvé l’enfant s’était soldé par un fiasco humain. Selon Beatrice, Amanda, aujourd’hui âgée de 16 ans, a de nouveau disparu et elle est peut-être en danger…
Comme Gone, Baby, Gone, Moonlight Mile est un roman totalement contemporain qui dépeint une Amérique en proie à une grave crise morale et sociale. L’auteur de Mystic River et de Shutter Island n’a rien perdu de son art de la métaphore, des dialogues incisifs et des scènes choc. L’art de faire palpiter la vie à chaque page.
Sacré piège en passant devant la Fnac ce jour-là : bien exposés en plein milieu de l’allée, le dernier LEHANE et le dernier CONNELLY me tendaient les bras ! Bien entendu, je n’ai pas pu résister et je les ai adoptés tous les deux.
J’étais d’autant plus impatiente de commencer Moonlight Mile que c’est en quelque sorte la suite (12 ans plus tard) de Gone, Baby, Gone, le plus somptueux des romans de la série des Kenzie-Gennaro, le plus sombre également. Petit aparté pour dire que Ben Affleck l’a extrêmement bien porté à l’écran avec son frère Casey dans le rôle de Patrick Kenzie.
Alors évidemment, difficile d’atteindre le niveau de Gone, Baby, Gone mais c’est quand même un bon opus. J’ai retrouvé avec joie Patrick Kenzie et Angie Gennaro. Douze ans après, ils ont changé et évolué, et surtout perdu leur insouciance d’antan (on pourrait même parler de leur inconscience d’antan). Même si il reste persuadé que c’était la seule chose à faire, Patrick est toujours rongé par la culpabilité d’avoir ramené Amanda à une mère incompétente et alcoolique. Alors quand elle disparait à nouveau, il n’hésite pas longtemps avant de se lancer à sa recherche, Angie à ses côtés.
Dans un climat de crise sociale et économique, ils vont mener cette enquête « comme au bon vieux temps ». Seulement, à en avoir trop vu, les deux détectives ne sont pas endurcis mais au contraire, sont au bord de la nausée. La corruption, la violence, le vice omniprésents leur deviennent insupportables et ils n’aspirent qu’à un bonheur tranquille et serein.
Pour ma part, je considère Moonlight Mile comme un au revoir à nos deux enquêteurs et même s’il n’atteint pas l’intensité de Gone, Baby, Gone, c’est sur une impression très positive que je les quitte.
Petite sœur, mon amour par Joyce Carol OATES (2008)
4ème de couverture : S’emparant d’un fait-divers, un mystère jamais résolu, qui bouleversa l’Amérique – l’assassinat le soir de Noël 1996 de la petite Jon Benet Ramsey, six ans et demi, célèbre mini-Miss vedette de concours de beauté -, Joyce Carol Oates reconstruit l’affaire qu’elle n’hésite pas, elle, à dénouer. Une histoire effarante racontée dix ans après par le frère de la victime. La petite fille s’appelle maintenant Bliss, c’est une championne de patinage sur glace, l’enfant adoré de ses parents, la coqueluche d’un pays, la sœur aimée et jalousée par son frère, son aîné de trois ans, Skyler. Skyler qui, depuis le meurtre, a vécu dans un univers de drogues, de psys et d’établissements médicalisés. Agé aujourd’hui de dix-neuf ans, il fait de son récit une sorte de thérapie. Ses souvenirs sont à la fois vivaces et disloqués. Peu à peu émerge le nom du coupable : est-ce le père – homme d’affaires ambitieux, la mère – arriviste forcenée, un étranger cinglé ou bien… le narrateur lui-même ? Tous les ingrédients préférés de Joyce Carol Oates sont là : la vanité féminine, la stupidité masculine, la famille dysfonctionnelle, l’angoisse du parvenu, le christianisme de charlatan, les dérives de la psychanalyse, le vampirisme des médias, l’incompétence de la police. Pour produire en fin de compte un chef-d’œuvre hallucinant, un dépeçage au scalpel de l’âme humaine et de l’horreur ordinaire…
« Les familles dysfonctionnelles se ressemblent toutes. Idem pour les « survivants » ».
Ce n’est pas mon roman préféré de Joyce Carol OATES mais une fois de plus, je suis restée admirative devant l’intensité et la complexité de ce récit. Joyce Carol OATES ne nous livre pas l’histoire de la petite patineuse prodige mais celle de son frère aîné au sein de cette famille bancale. Le frère aîné qui, à compter du jour où sa sœur chaussa pour la première fois des patins, a toujours vécu dans l’ombre de cette dernière, l’enviant, la jalousant : « Elle est ce que je serais. Si c’était moi que Dieu avait aimé. », mais l’aimant également de tout son cœur. Car il connait les tourments infligés à Bliss, la déshumanisation progressive (changement de prénom, médication, teintures, entrainement intensif…) pour qu’une petite fille de 4 ans se transforme en un phénomène, l’enfant chérie des médias, une célébrité, ce à quoi elle réussira encore mieux de façon posthume ( !).
Le narrateur est donc Skyler ; dix ans après la tragédie, l’assassinat de sa petite sœur dans leur propre maison, il entreprend de livrer sa propre version de l’histoire. C’est donc un jeune adulte perturbé (comment ne le serait-on pas ?) qui s’adresse au lecteur, usant et abusant des notes de bas de page car c’est ainsi qu’il se voit : comme une note de bas de page dans les yeux de ses parents : « Moment auquel Skyler Rampike, âgé de neuf ans, se rendit compte irrévocablement que dans la vie de ses parents qu’il aimait désespérément comme dans le vaste monde extérieur Skyler Rampike n’était, au mieux, qu’une note de bas de page. […] Dans un texte reflétant plus exactement son sujet, le reste de ce récit serait exclusivement constitué de notes de bas de page. Car c’est là, tout en bas, EN NOTE DE BAS DE PAGE, que Skyler Rampike vivait. (Et vous, lecteurs sceptiques ? Vous est-il pénible de réaliser que vous n’êtes, vous aussi, qu’une note de bas de page dans la vie d’autrui, vous qui aviez souhaité, imaginé être le texte ? ».
La douleur, la culpabilité et le mal-être transpire de chaque ligne qu’il écrit, la douleur et le mal-être d’un enfant qui n’attend qu’une chose de ses parents : être aimé. Tout simplement. La petite Bliss, durant ses courtes années de vie, n’apparait pas comme plus heureuse ou plus équilibrée. Au contraire, en dehors d’une patinoire, elle ne manque pas d’attitudes et de manies qui font enrager sa mère.
Et pourtant, en apparence, Bix et Betsey Rampike ne manquent pas d’atouts pour former la parfaite petite famille américaine : une bonne situation pour le mari, de l’argent, une jolie maison dans un quartier huppé, deux beaux enfants. Mais Bix passe beaucoup de temps au travail ou avec ses maitresses, fait des promesses à ses enfants qu’il ne tient jamais, manque d’écoute et de disponibilité vis-à-vis des siens. Betsey, délaissée, rêve de célébrité, d’amis riches et distingués et projette sur ses enfants ses propres rêves de gloire et de notoriété, ce qui mènera sa famille au drame.
Joyce Carol OATES n’épargne rien ni personne ici : les familles aisées en quête de perfection qui trainent leurs enfants chez divers spécialistes, la danse des neurologues, psychiatres, pédopsychiatres et psychanalystes, les innombrables syndromes dont se retrouvent affligés ces pauvres enfants, les médicaments qu’ils doivent prendre en grande quantité, de quoi les rendre plus grands, plus gros, plus forts, plus calmes, plus musclés, plus endurants ; tout cela est pointé du doigt. Cela n’a pas été sans me rappeler d’ailleurs les adolescents souvent dépeints chez Bret Easton Ellis, totalement habitués aux drogues légales dès l’enfance, élevés par des parents en permanence sous médicaments.
Les médias ne sont pas en reste, « l’enfer tabloïd » comme Skyler nomme le cirque médiatique autour de la mort de sa sœur. Prêts à tout pour obtenir le titre le plus accrocheur, le plus vendeur, ils sont décrits comme des rapaces en quête de sensationnalisme, peu respectueux de la dignité humaine ou de la présomption d’innocence.
Un roman grinçant et bouleversant de part en part où le dénouement du drame ne fera qu’amplifier l’aspect tragique et sordide de cette affaire.
Michael Jackson par Pierric BAILLY (2011)
4ème de couverture : Il n’est pas tellement question de Michael Jackson dans ce livre, mais plutôt de l’histoire de Maud et Luc. En fait, il y a même trois Maud, et Luc est amoureux de toutes les trois. D’ailleurs, il y a aussi trois Luc. Michael Jackson est un roman d’amour en trois dimensions.
Plutôt étrange ce roman, pas vraiment ce à quoi je m’attendais après avoir lu la très bonne critique dans Lire. « Une histoire d’amour en 3 dimensions », dit la quatrième de couverture. Oui c’est à peu près ça, même si j’aurais plutôt présenté ça comme une histoire d’amour déclinée dans trois univers parallèles. Les points d’ancrage de cette histoire ne changent pas, il s’agit toujours de Luc et de Maud, entourés de leur bande d’amis dont un couple d’acteurs porno. Mais d’autres repères jouent à cache-cache avec le lecteur, changent, disparaissent, permutent. Luc et Maud revêtent des personnalités différentes. Tels des caméléons, ils s’adaptent à la nouvelle déclinaison. Chacune des trois parties a la même structure, un parallélisme à l’intérieur duquel les références et repères du lecteur sont modulés au gré de l’envie du romancier. « Elle retombe amoureuse de moi. Elle le sait, ça, l’histoire se répète. Elle sait comme on se sert toujours des mêmes ingrédients. Elle sait que ça se passe à l’intérieur, nulle part ailleurs qu’à l’intérieur, et qu’il y a quelque chose en moi qui lui est destiné. »
Ce qui ne change jamais, c’est l’endroit où se déroule leur histoire, Montpellier, la ville de mon adolescence, fidèle au souvenir que j’en ai. Je me suis promenée avec délice Place de la Comédie, Rue de la Loge, Cours Gambetta, Boulevard du Jeu de Paume.
Étonnamment, alors que je me posais la question de l’intérêt de ce roman pendant sa première partie, en arrivant à la fin, je n’avais qu’une envie : le reprendre du début pour mieux cerner l’ensemble des trois histoires, comprendre l’évolution du « Love me tender » au « Love me sweet » et enfin au « Love me true ».
Honnêtement, à ce jour, j’en ai une impression mitigée quoique plutôt positive mais je compte bien lui accorder dans quelques mois une relecture qui j’en suis sure, m’enchantera beaucoup plus.
« Vous avez tous peur de votre propre folie, de vos propres sentiments, du regard des autres, des autres, de ces espaces et cultures qui vous attirent, pourtant, qui vous fascinent, mais auxquels vous ne cédez rien, et que vous laissez vous aveugler, comme si vous n’étiez pas concernés. C’est cette dureté qui vous rassemble dans ces existences bornées et auto-sacrificielles, tous obnubilés que vous êtes par le cocon, le groupe, le club, la classe, la bande d’amis, ces cadres de confort et de protection qui vous excluent de toute création. »
« Longtemps, je n’ai estimé une existence digne d’intérêt et moteur pour la mienne que si elle contenait les ingrédients nécessaires à la fabrication d’un biopic dans les plus pures règles du genre. C’était à l’époque où, de la même façon, j’évaluais ma propre vie à son pouvoir d’incarnation spectaculaire, d’où la ruse du voyage en mer. Désormais, tout ça est loin derrière moi ; je me satisfais de formats courts, de minuscules fictions, ce que l’on appelle des films, mais auxquelles clips, pubs ou flashs conviendraient mieux. Tout ce que l’on se tourne en tête dans les transports, au travail, au lit, tous les jours, plusieurs fois par jour, plusieurs clips par jour, plusieurs fois la même pub dans la même journée. Ces flashs ont pour objets : la plupart du temps des rencontres, parfois des engueulades, plus rarement des victoires ou des sauvetages, et presque jamais des drames familiaux ou des catastrophes naturelles. »
Beach Music par Pat CONROY (1995)
Me voici de retour après plusieurs mois (!!!) d’absence de la blogosphère. Mine de rien, le temps passe vite et il faut que je me remette tout doucement à flot. Une des raisons de ma « disparition » étant un futur déménagement, il me reste encore beaucoup de choses à faire et je risque donc d’avoir une présence plutôt aléatoire sur ce blog. Mais qu’importe, je suis heureuse et pour fêter ça, mon premier article de l’année sera sur Beach Music, un véritable coup de cœur. 🙂 Et maintenant, je vais pouvoir aller me promener sur vos blogs trop longtemps délaissés.
4ème de couverture : Installé à Rome avec sa fille Leah, Jack McCall s’est juré de ne plus revenir à Waterford (Caroline-du-Sud), que le suicide de sa femme Shylla et le procès intenté contre lui par sa belle famille l’ont poussé à quitter. Un télégramme lui annonçant l’agonie de sa mère va cependant le faire changer d’avis.
Dès son arrivée, les souvenirs affluent… Des souvenirs où les drames de chacun renvoient aux commotions de l’Histoire, de l’Holocauste à la guerre du Viêtnam, à tout un passé chaotique avec lequel Jack devra se réconcilier.
Les forêts et les marécages de Caroline-du-Sud, les plages et les parties de pêche de l’enfance entourent d’une poésie sauvage cette saga aux mille ramifications.
Un grand merci à Manu qui m’a offert ce livre (elle savait ce qu’elle faisait! :-)) et un immense merci à Pat CONROY qui pour la seconde fois, m’émerveille et m’éblouit (Pat, si tu me lis… ^^).
En prenant comme point central de son roman Jack McCall, un sudiste exilé en Italie après le suicide de sa femme et en suivant comme fil conducteur son retour en Caroline du Sud à l’annonce de la leucémie de sa mère, Pat CONROY entraine son lecteur dans un récit qui aborde tout à la fois l’Holocauste, la guerre du Vietnam, les passés troubles, les relations parents-enfants, l’amour, l’amitié, la réussite ou la recherche du bonheur et qui se déroule dans des décors aussi somptueux ou effrayants que Venise, l’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale et surtout le Sud, à la fois attirant et repoussant. En plus d’être formaté par l’éducation reçue, chaque personnage porte le poids du passé de ses parents et ce retour au pays va être l’occasion pour Jack de faire le point sur son propre passé, de l’affronter et non plus l’éviter ou l’ignorer, et cela lui permettra de ne pas reproduire le même schéma avec sa fille.
Les personnages créés par Pat CONROY sont nombreux et tous aussi complexes les uns que les autres et cela donne lieu à de multiples flashbacks éclairant certains des aspects les moins glorieux de notre histoire.
La structure narrative, par laquelle les souvenirs affluent lentement et progressivement sans pour autant laisser de temps mort, qui nous montre Jack évoluer doucement et ne laisse aucun personnage dans l’ombre, ainsi que le style somptueux et florissant m’ont énormément touchée.
J’ai été émue en particulier par l’amour/haine voué par Jordan à son père et qui, pour lui plus que pour tout autre, a décidé du reste de sa vie.
J’ai trouvé dans ces pages une infinie splendeur et le soleil du Sud qui m’a un peu réchauffée par cet hiver glacial. Superbe !
L’élégance du hérisson par Muriel BARBERY (2006)
4ème de couverture : « Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. »
« Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »
Ce roman a fait l’objet d’une lecture commune avec George et Cynthia, qui l’aura plus apprécié que moi je l’espère, car pour ma part, ce fut un flop.
J’ai vu le film tiré de ce livre lors de sa sortie au cinéma et déjà, je n’avais pas aimé. Las, le roman se trouvait déjà dans ma PAL…
Ce qui m’a agacée (et le mot est faible), c’est le personnage de Renée, la concierge érudite. Elle est, de son propre aveu, « petite, laide, grassouillette », issue d’un milieu pauvre et a le jugement aussi rapide et faussé que les « riches » qu’elle abhorre. Comme le fait dire l’auteure à Paloma, « l’instruction […] est une escroquerie fumante ». Renée est instruite, aime lire, l’art, la belle musique mais pour ma part, je l’ai trouvée plutôt élitiste et les passages dont elle est la narratrice m’ont prodigieusement irritée ; des mots compliqués et inusités, des réflexions philosophiques sans fin qui m’ont ennuyée au possible.
J’ai préféré de loin les extraits du journal de Paloma, jeune surdouée en proie à des interrogations vis à vis de son avenir et du monde qui l’entoure, même si je lui ai trouvé la dent dure par rapport à sa famille mais rien que de très normal à cet âge.
Elle est d’ailleurs la narratrice des dernières très belles pages qui font que je referme ce roman sur une impression pas trop mauvaise ; ça et cette phrase qui m’a rappelé une petite discussion avec Choco sur ce blog : « Que reste-t-il d’une vie, au juste, quand ceux qui l’ont vécue ensemble sont désormais morts depuis si longtemps ? […] il faut encore mettre à mort ceux qui ne subsistent plus que par nous. »
Mais souvenez-vous ce que je disais en préambule de ce billet : et bien, maintenant que j’ai lu le roman, je peux dire que je préfère le film. ^^
Mots d’excuse par Patrice ROMAIN (2010)
4ème de couverture : Retards, absences, embrouilles entre élèves, difficultés scolaires, contestations de notes… Autant d’occasions pour les parents d’écrire au maître de leurs » chères petites têtes blondes « . Patrice Romain a recueilli durant vingt ans ces perles, drôles, émouvantes, pleines de bonne ou de mauvaise foi. Au-delà du sourire, ces billets sont également le reflet d’une société, de sa culture et dis éternels quiproquos entre parents et enseignants.
Merci à Incoldblog qui a offert très gentiment de faire voyager son livre jusqu’à moi, et merci à Liliba qui a accompagné le paquet de petites surprises.
Ces mots d’excuse me paraissaient bien savoureux à lire les billets les concernant et ma lecture a confirmé cette impression.
Classés en plusieurs catégories de façon humoristique, ces petites correspondances à sens unique vont de l’obséquieux à l’agressif, en passant par le factuel, le roman-fleuve, l’expansif ou bien encore l’invasif. Ils font sourire, rire, provoquent parfois de la peine ou un sentiment de pitié, d’apitoiement mais ne laissent pas indifférent.
Je trouve que notre société se retrouve assez bien dans ces petites tranches du quotidien scolaire et je vous assure que je vais maintenant réfléchir à deux fois avant d’écrire un mot à l’enseignant(e) de mes lutines.
J’ai passé un très bon moment de lecture, merci Incoldblog.
Pour vous mettre l’eau à la bouche :
« Johnny n’était pas la samedi matin. C’est bien beau de faire des réformes mais ont ferait mieux de s’attaqué au problème du samedi matin qui emmerde tout le monde, enfin moi en tout cas. En plus il a pas classe tout les samedi j’y comprend rien. Se mot est valable pour l’année. Merci d’avance de votre compréhension. »
« Vous dites sur la feuille que mon fils a triché. Franchement, y’a jamais eu un but daccordé avec un hors jeu que l’arbitre avé pas vu ? Alors si vous l’avé pas pris en flagrant délis, c’est trop tard ! Merci davance. »
« Madame, Je vous remercie de m’informer que ma fille ne cesse, paraît-il, de bavarder en classe (alors qu’à la maison elle est quasiment muette, comme c’est bizarre). Sans doute me remercierez-vous à votre tour lorsque je vous aurais informée que mon mari pratique la même activité culturelle que votre inspecteur. Salutations distinguées. »
Les Chutes par Joyce Carol OATES (2004)
4ème de couverture : Au matin de sa nuit de noces, Ariah Littrell découvre que son époux s’est jeté dans Les chutes du Niagara. Durant sept jours et sept nuits, elle erre au bord du gouffre, à la recherche de son destin brisé. Celle que l’on surnomme désormais » la Veuve blanche des Chutes » attire pourtant l’attention d’un brillant avocat. Une passion aussi improbable qu’absolue les entraîne, mais la malédiction rôde…
Je fais un petit passage pour publier mon billet sur Les Chutes car nous en avons fait une lecture commune avec Manu (que je remercie également car c’est elle qui m’avait offert le roman :-)) et Mango.
Je n’ai pas pu me balader ce week-end sur la blogosphère, l’ordinateur m’a attendue patiemment mais je n’ai pas trouvé le temps de l’allumer, j’espère me rattraper cette semaine. 😐
Encore un roman lu de Joyce Carol OATES et de nouveau cette plongée en apnée dans l’univers troublé de la romancière. A ce jour, Les Chutes est certainement un de ceux qui m’ont le plus plu. Au lendemain de leur nuit de noces, le mari d’Ariah se suicide en se jetant dans les Chutes du Niagara ; une malédiction dont Ariah s’imaginera être marquée. Même après s’être remariée, avoir eu trois enfants et avoir construit une famille (« La vie hors de la famille est une mascarade », elle pensera être « damnée ».
Le temps passant lui donnera plus ou moins raison et chacun de ses enfants portera en lui le poids de cette condamnation divine, gravée en lui, imprégnée dans l’éducation dispensée par cette femme excentrique. A l’âge adulte, chacun d’entre eux va tenter à sa manière de se défaire de cette funeste emprise et de suivre son propre chemin.
Ici, nous suivons la vie d’Ariah depuis son 1er mariage jusqu’à l’entrée de ses enfants dans l’âge adulte. Les points de vue diffèrent, passant de celui de « La Veuve blanche des Chutes » à celui de son mari puis à ceux de ses enfants.
Joyce Carol OATES nous offre là un roman tumultueux, bercé par le grondement bouillonnant et vertigineux des Chutes, qui sont omniprésentes dans le récit et dans la vie des personnages.
Le premier chapitre est d’ailleurs à l’image du reste du roman : à couper le souffle !