La voix par Arnaldur INDRIDASON (2002)

4ème de couverture : Mauvaise publicité pour l’hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d’enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur Sveinsson ne l’entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d’enfance douloureux, il s’installe dans l’hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins…

Me voici au 3ème volet des aventures du commissaire Erlendur Sveinsson et je suis toujours autant sous le charme ; sous le charme de ce policier torturé, de sa fille écorchée vive, de leur relation aussi bancale qu’authentique, de ces enquêtes sans une seule course-poursuite, sans arme, sans violence, uniquement de la réflexion, des recherches, de l’intuition et des déductions.

Cette fois, la victime est le portier d’un grand hôtel de Reykjavik, retrouvé mort dans sa chambre, une semaine avant Noël, alors qu’il s’apprêtait à faire le Père Noël pour un goûter d’enfants. L’enquête s’oriente rapidement vers le passé plutôt atypique de la victime et plus particulièrement vers son enfance.

Parallèlement, Elinborg, l’une des enquêtrices de Erlendur, suit le procès d’un homme qu’elle a arrêté pour coups et blessures sur son enfant. Erlendur, lui, se retrouve confronté à la fois à des souvenirs d’enfance douloureux et aux questions de sa fille qui tente de lui arracher des réponses.

Le thème central de cette 3ème aventure du commissaire islandais, au-delà de l’enquête policière, est donc l’enfance : ou plus exactement les enfances volées. Tout au long du roman, le lecteur se questionne sur ce qui aurait pu advenir si les choses s’étaient passés autrement dans l’enfance de tel ou tel personnage.

Voilà ce que j’aime chez INDRIDASON, en plus de nous offrir un très bon roman policier, il nous donne de plus matière à réfléchir sur des sujets de société.

Et pour finir, juste pour le plaisir, un petit extrait qui m’a fait mourir de rire car moi aussi, j’imagine très bien ce genre d’endroit : « Il se présenta brusquement à son esprit un centre de rééducation où les infirmes grammaticaux déprimés déambulaient en uniforme et en pantoufles en confessant leur faute : je m’appelle Finnur et je dis « ce que j’ai envie ». »