Un bébé pour Rosemary par Ira LEVIN (1967)

4ème de couverture : Un cinq pièces au Bradford en plein coeur de New York, quel bonheur pour un jeune couple!  Rosemary et Guy n’en reviennent pas. Les jaloux disent que l’immeuble est maudit, marqué par la magie noire, que le sinistre Marcato y habita, que les sueurs Trench y pratiquèrent des sacrifices immondes…
Peu de temps après l’arrivée de Rosemary, une jeune fille se jette par la fenêtre.
Une étrange odeur règne dans les appartements. Quant aux voisins, leurs yeux sont bizarres, leurs prévenances suspectes. Guy lui-même change, et sa jeune femme, poursuivie par des rêves atroces, lutte en vain contre une terreur grandissante.
Que deviendra, dans ces conditions, le bébé de Rosemary…?

Manu m’a prêté son livre alors que j’avais vu le très bon film de Polanski qui en est tiré 2 ans auparavant. Et je trouve que ce délai est idéal.
En effet, les traits des personnages sont encore assez présents dans mes souvenirs mais l’intrigue l’est beaucoup moins et je conserve ainsi une bonne part du plaisir de la découverte.
Je ne suis pas une spécialiste en lecture d’épouvante, loin de là, mais ce roman a très bien fonctionné avec moi.
J’ai senti l’étau se refermer sur Rosemary alors qu’elle-même ne se doute encore de rien. Tout me paraissait louche, je me suis méfiée de chaque nouveau personnage faisant son apparition.
Je n’ai pas sursauté ni hurlé d’horreur mais j’ai su apprécier le climat mystérieux et effrayant qu’installe l’auteur et j’ai ressenti à plusieurs reprises le délicieux frisson d’angoisse de celle qui ne craint rien, blottie bien au chaud sur son canapé.
Un grand merci Manu !

Le lien maléfique par Anne RICE (1990)

4ème de couverture : Sous le porche d’une vieille demeure à l’abandon de La Nouvelle-Orléans, une femme frêle et muette se balance dans un rocking-chair : Deirdre Mayfair est devenue folle depuis qu’on lui a retiré, à la naissance, sa fille Rowan pour l’envoyer à San Francisco.

Et derrière la grille du jardin, un homme, Aaron Lighter surveille inlassablement Deirdre, comme d’autres avant lui, pendant des siècles, ont secrètement surveillé le famille Mayfair. Car ils savent que, de génération en génération, les femmes du clan se transmettent leurs maléfiques pouvoirs et que la terrifiante et fabuleuse histoire de cette lignée de sorcières ne fait que commencer…

Eté 1998 : la France est championne du monde (de foot, what else ?), l’été est chaud, je suis hospitalisée 2 semaines durant. Et pour passer le temps : de la broderie et… Anne RICE.

12 ans plus tard (oh My God, mais que le temps passe vite), la France va se vautrer en coupe du monde, l’été est improbable, je tente une relecture de mes amours d’antan, les sorcières Mayfair. Mais bien entendu, je ne suis pas seule dans ce flash-back, Karine 🙂 m’a fait le plaisir de m’accompagner (et je crois que ça lui a plu…).

Voici donc mon billet sur le 1er tome de la Saga des sorcières.

Sans rien avoir de comparable à ma frénésie de 1998 (durant laquelle j’ai dévalisé l’employeur actuel de Choco de ses romans de Anne RICE, vampires et sorcières), j’ai retrouvé avec un immense plaisir ce monde et cette ambiance si particuliers, d’autant plus qu’ayant une mémoire des histoires assez pauvre, je redécouvrais toute l’intrigue.

La 1ère partie, intitulée « Rencontre » met en place les personnages, alterne les points de vue de personnages extérieurs aussi bien que de protagonistes totalement impliqués, même si ils n’en sont pas encore conscients. L’auteure commence ainsi à suggérer les connexions et ce n’est pas plus mal car des connexions, il va y en avoir à foison. Le décor se met en place, toute une ambiance de grandes maisons sombres et étranges, d’évènements mystérieux et intrigants mais pas encore effrayants (mais ça viendra, n’ayez crainte).

La 2nde partie, qui s’appelle fort justement « Les sorcières Mayfair » (pourquoi faire compliqué ?), est la plus longue et également ma préférée. Au travers des dossiers du Talamasca, une organisation secrète qui se consacre à étudier les phénomènes occultes, le lecteur (dans mon cas, la lectrice sous le charme) remonte le fil de cette dynastie de sorcières Mayfair, leurs pratiques incestueuses fréquentes voire même habituelles, leur histoire habilement entremêlée à celle du Talamasca qui les suit depuis des siècles. On rencontre dans ce chapitre des dizaines de personnages aussi fascinants qu’inquiétants. C’est là qu’on voit apparaitre Lasher, l’esprit attaché à la famille Mayfair et qui se transmet (si j’ose dire) de mère en fille.

« Il n’était nulle part quand elle l’a invoqué. Il a pris forme à son appel. C’est-à-dire qu’avant cela il n’avait aucune conscience de lui-même. Il l’a eue à partir du moment où c’est elle qui a eu conscience de lui. Et il s’est renforcé quand cette conscience m’a été transmise. C’est compliqué. »

On pourrait s’attendre à un récit un peu désuet mais il n’en est rien, celui-ci s’inscrit au contraire dans une certaine modernité d’écriture et de pensée.

« Toutefois, Petyr Van Abel n’a jamais perdu de vue qu’il écrivait pour les archives et s’est toujours donné la peine de tout expliquer et clarifier à l’attention du lecteur non averti. »

Les dossiers du Talamasca s’arrêtent à l’arrivée de Rowan, la 13ème sorcière, qui a été éloignée de la maison familiale dès sa naissance afin de vaincre la malédiction.

Mais cette simple mesure ne suffira pas et Rowan reviendra prendre possession de la maison de First Street à la Nouvelle Orléans, de l’héritage et de tout ce qu’il implique.

A ce moment du récit, nous arrêtons de regarder vers le passé et nous entrons de plain-pied dans le présent, place à l’action ! Les deux dernières parties, beaucoup plus courtes que les premières, se révèlent riches en évènements et, avec la fin ouverte,  ouvrent grand la porte aux 2 tomes qui vont suivre ; tomes que je ne vais pas lire tout de suite, par manque de temps, mais que je relirai sous peu avec grande joie.

Au final, je êux dire que cette relecture 12 ans plus tard m’a procuré autant de plaisir que la 1ère fois même si j’ai été un chouia moins fascinée.