Michael Jackson par Pierric BAILLY (2011)

4ème de couverture : Il n’est pas tellement question de Michael Jackson dans ce livre, mais plutôt de l’histoire de Maud et Luc. En fait, il y a même trois Maud, et Luc est amoureux de toutes les trois. D’ailleurs, il y a aussi trois Luc. Michael Jackson est un roman d’amour en trois dimensions.

 

Plutôt étrange ce roman, pas vraiment ce à quoi je m’attendais après avoir lu la très bonne critique dans Lire. « Une histoire d’amour en 3 dimensions », dit la quatrième de couverture. Oui c’est à peu près ça, même si j’aurais plutôt présenté ça comme une histoire d’amour déclinée dans trois univers parallèles. Les points d’ancrage de cette histoire ne changent pas, il s’agit toujours de Luc et de Maud, entourés de leur bande d’amis dont un couple d’acteurs porno. Mais d’autres repères jouent à cache-cache avec le lecteur, changent, disparaissent, permutent. Luc et Maud revêtent des personnalités différentes. Tels des caméléons, ils s’adaptent à la nouvelle déclinaison. Chacune des trois parties a la même structure, un parallélisme à l’intérieur duquel les références et repères du lecteur sont modulés au gré de l’envie du romancier. « Elle retombe amoureuse de moi. Elle le sait, ça, l’histoire se répète. Elle sait comme on se sert toujours des mêmes ingrédients. Elle sait que ça se passe à l’intérieur, nulle part ailleurs qu’à l’intérieur, et qu’il y a quelque chose en moi qui lui est destiné. »

Ce qui ne change jamais, c’est l’endroit où se déroule leur histoire, Montpellier, la ville de mon adolescence, fidèle au souvenir que j’en ai. Je me suis promenée avec délice Place de la Comédie, Rue de la Loge, Cours Gambetta, Boulevard du Jeu de Paume.


Étonnamment, alors que je me posais la question de l’intérêt de ce roman pendant sa première partie, en arrivant à la fin, je n’avais qu’une envie : le reprendre du début pour mieux cerner l’ensemble des trois histoires, comprendre l’évolution du « Love me tender » au « Love me sweet » et enfin au « Love me true ».

Honnêtement, à ce jour, j’en ai une impression mitigée quoique plutôt positive mais je compte bien lui accorder dans quelques mois une relecture qui j’en suis sure, m’enchantera beaucoup plus.

 

« Vous avez tous peur de votre propre folie, de vos propres sentiments, du regard des autres, des autres, de ces espaces et cultures qui vous attirent, pourtant, qui vous fascinent, mais auxquels vous ne cédez rien, et que vous laissez vous aveugler, comme si vous n’étiez pas concernés. C’est cette dureté qui vous rassemble dans ces existences bornées et auto-sacrificielles, tous obnubilés que vous êtes par le cocon, le groupe, le club, la classe, la bande d’amis, ces cadres de confort et de protection qui vous excluent de toute création. »

 

« Longtemps, je n’ai estimé une existence digne d’intérêt et moteur pour la mienne que si elle contenait les ingrédients nécessaires à la fabrication d’un biopic dans les plus pures règles du genre. C’était à l’époque où, de la même façon, j’évaluais ma propre vie à son pouvoir d’incarnation spectaculaire, d’où la ruse du voyage en mer. Désormais, tout ça est loin derrière moi ; je me satisfais de formats courts, de minuscules fictions, ce que l’on appelle des films, mais auxquelles clips, pubs ou flashs conviendraient mieux. Tout ce que l’on se tourne en tête dans les transports, au travail, au lit, tous les jours, plusieurs fois par jour, plusieurs clips par jour, plusieurs fois la même pub dans la même journée. Ces flashs ont pour objets : la plupart du temps des rencontres, parfois des engueulades, plus rarement des victoires ou des sauvetages, et presque jamais des drames familiaux ou des catastrophes naturelles. »

27 commentaires sur “Michael Jackson par Pierric BAILLY (2011)

    1. Michael est parmi nous ! ^^
      Le roman est assez particulier, je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture mais j’ai parfois été assez déroutée.

  1. Ravie de te voir de retour miss Restling 😉

    Bon ben il m’a l’air un peu trop biscornu pour moi ce roman, je crois que je vais passer ^^

    1. Moi aussi ravie d’être de retour et de te relire. 🙂
      Oui j’avoue qu’il est un peu étrange, pas désagréable mais spécial.

  2. oh ça a l’air très étrange, on n’a pas forcément envie de se jeter dessus mais ce côté mystérieux m’attire tout de même…

    1. A vrai dire, je ne sais pas trop, Michael Jackson n’apparait pas beaucoup dans le roman mais à chaque fois à bon escient, notamment lorsque l’auteur évoque l’annonce de sa mort. C’est vrai que cette nouvelle a été un choc pour plusieurs générations.

  3. Pour ma part j’ai dévoré ce bouquin avec beaucoup plus de plaisir que vous. J’ai ri comme rarement dans un livre. Et l’auteur a des mots très justes pour parler du couple, de l’amour, dans une société qui nous pousse à la consommation des corps, sans entrer réellement en relation avec les autres. Fidèle de Sauramps à MTP, j’attends impatience sa visite vendredi prochain. Myriam (fan de MJ à la base, pourtant il n’apparaît presque jamais dans ce bouquin)

    1. Attention, je ne dis pas que je n’ai pas aimé. Non, j’ai plutôt été déroutée car je ne m’attendais pas à une telle construction. J’ai été touchée aussi par les mots justes de l’auteur mais je pense que ce roman prendrait plus de saveur à mes yeux lors d’une relecture.
      Ah Sauramps, la librairie de ma jeunesse ! 😀 Bonne rencontre !

  4. Le petit côté trange qu’il semble avoir ce livre est exactement ce qui m’attire vers lui. Une petite histoire d’amour une fois de temps en temps ça fait plaisir.

  5. Je l’avais zappé à cause du titre et après ton billet, eh bien, ce livre me semble « spécial »!
    Contente de te retrouver en tout cas !

    1. Merci c’est gentil ! Et réciproque ! 🙂
      C’est vrai que le titre n’est pas vraiment représentatif du contenu et que ce roman est spécial mais pas désagréable.

  6. Bon, votre critique me laisse dans mon hésitation. Ce livre me semble trop compliqué dans sa structure et trop simple dans son propos. Un histoire d’amour entre deux étudiants… bof. je lui laisse le bénéfice du doute en ne le lisant pas (pour l’instant).

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